L’auteur de Cryozone et Universal War One nous a accordé un entretien fleuve à Angoulême. L’occasion idéale de mieux connaître ce passionné d’informatique et de Vélasquez, dont le fil de la conversation a le débit d’une mitraillette.
En lisant Universal War One dans sa totalité, on mesure l’ambition impressionnante du scénario, vous êtes finalement arrivé jusqu’au bout,... Et là, respect.
Ben, merci, c’était un peu le but du jeu. C’était tout bête, il suffisait de l’écrire avant (rires). L’air de rien, cela peut paraître une évidence, mais je sais que beaucoup de mes collègues n’ont pas pris cette bonne habitude. Moi, j’avais entièrement écrit les six tomes, huit ans avant de finir le dernier. Et cela aide à pouvoir faire des croches-pattes à son lecteur plus facilement.
Et justement, lors de la sortie du tome 2 ou 3, vous disiez que vous aviez matière à créer deux autres séries de six tomes toujours dans le même univers, et un roman, qu’en est-il aujourd’hui ?
Cela n’a pas changé, j’ai toujours la matière, il y a eu un essai avec un dessinateur, mais cela m’a fait bizarre de voir ces pages dans d’autres mains. Pendant un moment, je me disais : "S’il y a un Universal War Two, c’est moi qui le dessinerai". Mais je suis encore en train de réfléchir, car j’ai revu un autre dessinateur. Pour l’instant, c’est toujours dans l’air, mais je ne peux pas donner de date.
C’est peut-être aussi parce que cela vous prend beaucoup de temps pour réaliser les albums, et atteindre le niveau graphique souhaité ?C’est clair que c’est long. Universal War One, c’est 30% de ma vie, et j’ai plein d’autres choses passionnantes à faire. Je n’ai pas envie de devenir l’homme d’une seule série et d’un seul univers. J’ai peur de m’emmerder assez vite...
Il est très difficile de mettre en scène le voyage dans le temps, notamment pour éviter les incohérences, vous vous y êtes repris combien de fois pour écrire le scénario ?
C’est le premier jet ! En fait, il suffit d’avoir fait des maths. J’ai la chance d’être un matheux naturel. A l’école, tous mes copains avaient mal à la tête, et moi je m’écriais : "Ah ben oui, c’est logique !" J’ai écrit le scénario de cette manière là. C’était donc franchement facile. J’ai réalisé que c’était difficile pour les trois-quarts des gens, mais cela ne m’a posé aucun problème. Il suffit d’être logique. Cela peut ressembler à du Sudoku ou du Rubik’s cube : c’est long, mais avec un peu de patience, on y arrive.