Atelier BD, mai 2005

DENIS BAJRAM, AUTEUR DE BD,
par l'Atelier BD

Né à Paris en 1970, Denis Bajram y réside dix ans avant de rejoindre la Normandie avec ses cinq soeurs. Il revient à Paris pour intégrer les Arts Décoratifs.

Mordu de bande dessinée et de science-fiction, il dessinait des aventures de Goldorak dès l'âge de 8 ans. En 1987, il participe aux fanzines Scarce et Goinfre grâce auxquels il rencontre le milieu professionnel de la bande dessinée qu'il inègre définitivement en dessinant Cryozone, une série de Thierry Cailleteau. A cette occasion il rejoint l'atelier Sanzot à Angoulême. Il a depuis participé au scénario et à la mise en couleur Des Mémoires mortes et surtout mené un cycle personnel : Universal War One, en 6 tomes.

Musicien à ses heures, Denis Bajram est aussi passionné de création numérique et a développé une technique de mise en couleur toute personnelle.

•son enfance

Quel est ton parcours depuis que tu es tout petit ? Quelles étaient les BD ou les livres que tu aimais bien quand tu étais tout petit ?

Alors, j’ai dû naître pour commencer. (Rires)

Mes plus vieux souvenirs de BD, c’est Hergé. J’ai dû « lire » Tintin à trois ou quatre ans, autant qu’on puisse dire « lire » à cet âge-là... C’était le cadeau d’un ami curé de mes parents. C’était quasiment les seules BD qu’il y avait à la maison. Oui, l’origine de tout pour moi, c’est vraiment Tintin.
Bien sûr, ensuite, il y a eu d’autres lectures marquantes. Il y a eu Astérix et bien d’autres, mais je cela ne m’a pas autant frappé que Tintin. J’aimais bien, mais je n’avais pas la conscience que j’ai eue assez vite sur Tintin que c’était « comme un roman », quelque chose de sérieux... alors que je voyais Astérix comme un truc « fun », consommable, presque du jetable. Il faut être adulte pour réaliser qu’Astérix va bien au-delà.

J’ai aussi lu Blake et Mortimer. Je devais avoir 6-7 ans quand j’ai lu le tome 1 du Secret de l’Espadon, chez un ami de mes parents. Pendant les 5 ou 6 ans qui ont suivit, j’ai cherché à retrouver cet album, dont j’avais oublié le nom, cet album incroyable, cet album avec toutes ces destructions, avec cette Tour Eiffel qui tombait en flamme. Cette séquence m’avait frappé de la même manière que celle de l’Affaire Tournesol où l’on voit New York s’effondrer (même si ce n’est qu’une maquette). Les scènes de destructions dans UW1 (Universal War One) ne sont donc pas innocentes, je pense qu’elle sont dues à cet inconscient initial lié à mes premières lectures en BD.

Bref, j’ai commencé par tout ça, même si je pourrais facilement retrouver plein d’autres choses dans mes lectures entre avant l’âge de 10 ans. Par exemple, je lisais, comme tout le monde, les nouveautés Dupuis de l’époque. C’étaient les lectures moyennes qu’on pouvait avoir dans une bibliothèque moyenne d’une école moyenne en France. J’ai aussi lu à cette époque mes premières BD de S.F. ultra-réalistes, des séries telles Gigantic de Victor Mora qui paraissaient dans des journaux comme Super As. Ça m’a vraiment donné envie de faire de la S.F. réaliste.

Et puis, il y a eu un déclic énorme, vers 10-12 ans : la découverte des comics américains, et là, j’ai plongé ! J’en ai lu des kilotonnes. Je me suis jeté sur tous les comics de super-héros publiés en français. Ceci dit, je n’avais pas le droit d’en acheter, ça déplaisait à ma famille, je vivais dans un milieu catholique un peu coincé côté pop-culture. Alors, j’achetais Strange en cachette. Et les copains faisaient pareil avec un autre titre de super-héros. ... On se les passait dans la cour de récré de mon école catho, et, comme ça, on pouvait tout lire. Parmi ces copains avec qui j’échangeais, il y en a finalement un, Jean-Marc Lainé, qui a fini par rejoindre un célèbre éditeur français de comics. C’était une véritable passion qui commençait, et elle nous conduit à devenir, lui éditeur, et moi auteur.

J’ai redécouvert la BD franco-belge par curiosité « professionnelle », vers 16 ans, alors que je commençais à me dire que j’allais peut-être en faire mon métier. Je dessinais beaucoup : je faisais un album tous les étés tout seul dans mon coin, que je reliais avec des agrafes. J’en ai encore quelques-uns. Quand on partait en vacances, je restais un mois enfermé et je dessinais, alors que mes cinq sœurs étaient en train de gambader sur les plages. Je dessinais une histoire en 40 ou 50 pages, un peu trop vite, puisqu’un mois c’était évidemment trop court. À un moment, j’ai commencé à me dire que j’aimerais bien en faire à plein temps, j’ai réalisé que ça pouvait être un métier. J’ai réalisé qu’il existait des auteurs, des gens qui font des bouquins et qui en vivent. Et pas seulement aux Etats-Unis. C’est facile de comprendre qu’aux USA le comics est un métier : les auteurs publient un titre de 20 pages par mois... alors qu’en France, quand tu es jeune, tu ne sais pas si c’est finalement une vrai profession parce que les auteurs ne sortent qu’un bouquin de temps en temps. Ça aurait pu être comme pour les trois-quarts des auteurs de littérature : n’écrire que le soir en rentrant du boulot.

Je commençais donc à me ré-intéresser à la bande dessinée européenne et j’ai découvert à ce moment-là des auteurs qui m’ont beaucoup marqué : Christin, Tardi, Comès, Schuiten, ... C’était la grande époque des albums adulte noir et blanc de Casterman autour de la revue (À Suivre)... C’était vraiment un catalogue merveilleux ! Ce fut une vraie révélation : j’ai réalisé qu’il n’y avait pas que les comics de super-héros dans la vie et qu’on pouvait faire de la BD beaucoup plus adulte, avoir des propositions graphiques originales. Mais je ne me suis pas arrêté à cette nouvelle vague des années 80. C’est comme quand on tire sur le petit bout de fil qui dépasse du tissu : on finit par tout faire défiler. J’ai ainsi redécouvert des gens à côté desquels j’étais passé avant : par exemple Franquin que je ne connaissais que par Gaston. J’ai découvert ses Spirou et ses Idées Noires que je n’avais jamais lu. A partir de là, j’ai commencé à me replonger dans la BD européenne classique et à me reconstituer une culture BD européenne... On est au moment de mon bac en gros.

Et les premières BD que tu as écrites quand tu avais 8-9 ans ?

Oui, des histoires complètes de Goldorak.

Que tu faisais toi-même ? C’était déjà de la science-fiction à ce moment-là.

Les trois-quarts avaient des thèmes de S.F., ça, c’est clair ! Ça commence par des parodies du dessin animé Goldorak avec la moitié des dessins qui doivent être pompés. Je ne me souviens pas très bien comment je faisais, mais quand je regarde ces album agrafés, je vois des dessins qui sont de meilleure qualité que d’autres, donc, j’en déduis que je devais avoir des modèles. Il y a des moments où je devais trouver des modèles et d’autres moments où je n’en trouvais pas. À se damander si je n’ai pas appris à dessiner en bouchant les trous dans la documentation que j’avais pu accumuler sur Goldorak !

Après, j’ai commencé de raconter mes propres histoires. J’avais inventé mes personnages. Ils ressemblaient aux personnages des BD que je lisais à l’époque : Par exemple, mon Timathon est propriétaire d’une usine d’automobiles, mon petit album commence donc des courses de Formule 1 (on devine que je lisais Michel Vaillant). Mais en même temps, il s’avère que Timathon est un descendant de l’Atlantide. Ça complique l’histoire : il commence par des courses de voitures et à la fin il part dans l’espace pour retrouver son peuple. Quel bazar ! On est vraiment dans un salmigondis d’influences, du genre de celles qu’on peut avoir à 12-13 ans, époque où je faisais ça. S.F. et courses de voiture ! (Rires)

C’est aussi ça que j’aimais dans les super-héros. On l’oublie souvent, mais le comics de super-héros, c’est bien de la science-fiction. Même si c’est de la S.F. en costume de latex, c’est quand même bien de la S.F., du vrai fantastique. C’est cette imagination de science-fiction qui me plaisait beaucoup dans le comics. Et les meilleures sagas de comics, pour moi, quand j’y réfléchis, ce furent les grandes sagas cosmiques, avec des entités (genre Galactus) qui arrivent sur Terre pour tout détruire... C’étaient toutes ces thématiques-là qui me plaisaient beaucoup. C’est plus tard que j’ai lu des comics plus sérieux, avec Frank Miller et Alan Moore...

Et tu lisais aussi des bouquins dessinés qui n’étaient pas des BD...

Ah, ça, je lisais des tonnes de romans de S.F. Il y a eu un moment où j’ai véritablement pillé la bibliothèque de la ville où j’étais. Alors, évidemment, je suis arrivé au terme de tous les romans de S.F. et de fantastique quelle possédait, bien que ce fut une grande bibliothèque (enfin, celle d’une préfecture !). Par exemple, j’ai dû lire à l’époque les trois quarts des titres qui étaient parus chez Présence futur. J’ai dû emprunter 1 500 bouquins dans cette bibliothèque ! La lecture a vraiment été une passion colossale de jeunesse. Il n’y avait pas de télé à la maison. Enfin, il y avait une télé, mais on n’avait quasiment pas le droit de la regarder ; donc on lisait.
Goldorak, tu ne l’as pas découvert par la télé...

Si, Goldorak, je l’ai découvert par la télé, mais chez un copain qui était le fils d’un milliardaire et qui vivait dans un château médiéval pas loin de chez nous. Ce copain avait déjà un magnétoscope, on devait être en 1980, c’était rare à l’époque. Il m’enregistrait donc très sympathiquement les Goldorak, et j’allais chez lui les voir en cachette le week-end. Mes parents s’en doutaient un peu, mais tant que je ne m’en vantais pas... Goldorak, c’était finalement encore mieux parce que c’était interdit ! C’est toujours meilleur quand c’est interdit.Tu m’as dit tout à l’heure que tu avais une formation artistique ?

En fait, j’ai fait des études classiques. J’avais des parents d’un milieu bourgeois qui, en gros, voulaient absolument que je fasse Polytechnique. J’ai donc fait un Bac matheux. Comme je n’étais pas prêt à me taper le travail de cinglé d’une classe préparatoire, j’ai été en Fac à Paris Jussieu. Au bout d’un an, je me suis dit que je n’avais pas envie de passer ma vie là-dedans. J’adore les mathématiques, mais j’aime moins l’ambiance scientifique des universités. Je trouve ça souvent pesant. Il a fallu faire un choix, et j’ai changé totalement de cap et je suis allé aux Beaux-Arts. Mes parents ont été très bien sur le coup, ils m’ont compris et m’ont finalement soutenu dans mon choix de me réorienter vers des études d’art.

•sa formation

Tu as fait des études de scénographe ?
Après deux ans de Beaux-Arts à Caen, j’ai été reçu au difficile concours des Arts déco de Paris (ENSAD). Là, en effet, j’ai fait de la scénographie, vous avez de bonnes fiches (Rires)... Aux Arts déco, en fait, j’ai suivi deux sections : graphisme et scénographie. J’ai beaucoup pratiqué la scénographie pendant 3-4 années. La scénographie, c’est l’art de la mise en espace, en son et en lumière : ça inclut les métiers de décorateur cinéma et théâtre, d’architecte d’exposition, de metteur en scène de concert etc. J’adore tout ça... j’aime moins l’ambiance de travail collectif que cela sous-entend : on passe la moitié de son temps à gérer des problèmes humains et ce n’est vraiment pas ce qui m’intéresse dans l’Art ! Mais, oui, la scénographie m’a beaucoup passionné.

Il y a très peu d’auteurs de BD qui sont scénographes ?

Je ne connais que Marc Antoine Mathieu, en fait... Je pense que la scénographie est une excellente école pour la Bande Dessinée. Particulièrement le travail théâtral. Je m’explique : Je répondais tout à l’heure à une autre interview au téléphone et je disais que je bossais comme un malade en ce moment et que ce n’était pas plus mal : ainsi, je suis totalement immergé dans ce que je fais. J’ai réalisé que je fais de la BD « actor’s studio ». C’est-à-dire que je m’habite des sentiments des personnages, des situations, des lieux, à 100%. À se demander, par exemple, si je ne grossis pas depuis que je fais UW 1 juste parce que je me reconnais bien en Kalish ? L’inconscient au travail... Quoiqu’il n’y ait pas que ça : sans doute que Valérie cuisine de mieux en mieux, et sans doute qu’on a aussi maintenant les moyens de mettre du beurre dans les épinards. (Rires) Il y a quand même des phénomènes inconscients entre moi et mon travail, c’est sûr.

Je pense que la scénographie m’a beaucoup appris : je me suis retrouvé à devoir formaliser dans la réalité la reproduction d’une autre réalité. C’est toujours un exercice extrêmement délicat. C’est beaucoup plus dur de retranscrire une ambiance au théâtre que n’importe où ailleurs. Les moyens sont très rudimentaires. Même le décor le mieux réussi n’est jamais vrai ! On est toujours dans un lieu reconstitué, qui ne bouge pas, qui est bizarre : pour commencer, il manque au moins un mur, la pièce n’est pas fermée du côté du public ! Ça n’est jamais un vrai lieu : nous sommes toujours en train de devoir habiter des choses par la force de notre volonté d’artistes et de les rendre vraies parce que nous y croyons : à tel point que les spectateurs doivent finir par y croire.

Ça a été une bonne école pour la BD, c’est clair ! Par exemple, je fais partie des auteurs totalement opposés à l’usage de la modélisation 3D dans la BD. Non pas que je pense que ce soit mal, mais parce je pense que c’est obtus par rapport à la Bande dessinée : quand on a l’énorme chance de pouvoir réinventer le monde case après case, pourquoi le modéliser mathématiquement ? La seule chose à respecter dans le petit monde contenu dans une case, c’est qu’il ait l’air d’être cohérent avec le petit monde de la case d’avant ! On doit réinventer le monde à chaque case pour pouvoir transmettre au mieux ce qu’on a à dire dans cette case précisément. En n’oubliant pas évidemment la séquence de cases dont cette case fait partie, on ne doit pas avoir l’impression qu’on a changé de lieu si ce n’est pas le cas, bien sûr. S’embêter à modéliser, par exemple, le décor d’un appartement en 3D, c’est triste parce que la seule chose que l’on doit capturer, c’est le sentiment du lieu, pas la réalité fonctionnelle de ce lieu ! On ne force pas la réalité initialement : Le sentiment de réalité doit se dégager comme une conséquence de la BD.

C’est d’ailleurs souvent les mêmes auteurs qui utilisent la 3D qui parlent aussi tout le temps du cinéma. Quand même, c’est bizarre de faire de la Bande Dessinée et d’en appeler toujours au cinéma. Ils se disent : « si je modélise en 3D mon lieu, il est vrai, c’est comme au cinéma ! ». Mais ils se trompent (en tant qu’assistant-scénographe, j’ai participé à des tournages), parce qu’au cinéma, le décor bouge tout le temps : les murs sont articulés, on les déplace, on referme, on resserre les murs des pièces pour des plans, on les éloigne pour d’autres. Le réalisateur manipule son décor pour qu’il corresponde à ce qu’il veut dire, c’est tout un jeu ! Le tout, c’est que la séquence finale donne l’idée d’un seul lieu. Ou alors, on tourne en décor réel, à la « Dogma », c’est vraiment un autre type de cinéma, concentré sur l’acteur... je parle beaucoup et on divague, non ?

Pas du tout ! Mais, je ne suis pas étonné quand tu dis que tu as une base en maths, parce que... moi, j’ai fait la Polytech, quand je vois Universal War One, tu fais référence à des théorèmes. C’est une question que je voulais te poser : où t’es-tu documenté ? Mais j’ai à peu près la réponse...

Je continue à être passionné par ça et maintenant, grâce à Internet, on a accès à de l’information plus fine que la vulgarisation à la Science et Vie, qui est quand même trop du pré-mâché, du pré-digéré grand public. On arrive, si on lit à peu près l’anglais, à avoir des sources d’informations universitaires simplifiées. Donc, on peut suivre le jeu théorique actuel avec 3-4 années de retard. C’est assez génial ! Quand j’ai commencé Universal War One, on venait à peine de découvrir l’effet Casimir : une expérience physique qui permettait, en étant imaginatif, d’extrapoler que l’anti-gravité n’était pas impossible, alors qu’on avait toujours pensé que c’était n’importe quoi ! Dans le tome 5, je donne pas mal d’explications sur l’histoire des C.I.C. et de la conquête spatiale. On voit un petit peu plus le champ théorique dans lequel est construit le récit. Je suis un vrai fan de théorie physique ! C’est juste le fait de travailler en équipe qui m’a déplu à la Fac. Dans l’absolu, en fait, j’aurais peut-être été heureux au XVIe siècle où les savants bossaient dans leur coin et essayaient de comprendre le monde en ne communiquant avec leurs collègues que par courrier. Je suis mieux conçu pour être un savant d’il y a quatre siècles que de maintenant – en tout cas, qu’un savant d’université ou de laboratoire de recherche !

Donc, on arrive à la fin de tes études et à ton premier contrat ou au premier emploi ?

Je suis un super chanceux ! Ça, c’est clair ! En fait, il y a une étape intermédiaire, qu’il ne faut surtout pas oublier, c’est que j’ai fait des fanzines... beaucoup de fanzines... Un fanzine, c’est une revue amateur, un magazine de fans.

Mon premier pas en Bande Dessinée, en 87 ou en 88, c’est quand j’ai rencontré un fanzine qui existe encore et qui est un des plus vieux fanzines en activité en France maintenant. Il s’appelle Scarce et est consacré au comics – à l’époque, j’étais un énorme lecteur de comics. J’ai rencontré l’équipe de Scarce en festival à Saint-Malo (une des premières éditions) et j’y ai été emmené par un copain, Jean-Marc Lainé, qui m’a dit : « ça va être l’occasion de rencontrer des auteurs ! ». En fait, j’ai surtout rencontré ce fanzine. C’est mon premier contact « professionnel », même si ce n’était qu’un fanzine. C’était déjà une revue assez installée : ça faisait partie de 3-4 fanzines en couleur de l’époque, il y en avait très peu. Comme je faisais des dessins, ils m’ont dit : « Ce serait chouette que tu fasses des dédicaces de Batman ou de Serval aux gens qui viennent acheter Scarce ».


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•ses débuts dans la bande dessinée
•comment percer dans la BD ?
•genèse d'un album
•après le scénario
•la BD reconnue comme un art
•ses influences



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Cette page a été modifiée pour la dernière fois le vendredi 19 avril 2013. © 2017 Denis Bajram